martes, 26 de abril de 2016

La galerie du palais



La galerie du palais ou L’amie rivale ”
(1632)

Comédie en cinq actes et en vers

À Paris, la volage Célidée se sépare de Lysandre, tout à la fois fatiguée par sa constance et désireuse d'éprouver son amour pour la reconquérir. Il décide de feindre d'aimer Hippolyte, voisine de Célidée, dont son ami Dorimant vient de tomber amoureux. De là une série de malentendus et de peines de cœur : Hippolyte, amoureuse de Lysandre, se laisse prendre au jeu avant d'être repoussée ; Célidée, désespérée d'avoir poussé son amant dans les bras d'une autre, n'obtient même pas d'être consolée par Dorimant ; et les deux garçons en viennent au duel, interrompu in extremis par Célidée, qui venait d'être informée de la feinte de son amant.

Commentaire

Avec cette troisième comédie, Corneille confirma sa volonté d'établir solidement dans le paysage théâtral de l'époque, dominé par le genre de la tragi-comédie, un nouveau type de comédie, qui tournait le dos à la traditionnelle comédie d'intrigue à l'italienne en empruntant à la pastorale son schéma de relations entre les jeunes amoureux, donnant ainsi la première place aux dialogues amoureux, aux trahisons du cœur et aux émotions sentimentales. Dans ces comédies, expliqua-t-il en 1660, «j'ai presque toujours établi deux amants en bonne intelligence, je les ai brouillés ensemble par quelque fourbe, et les ai réunis par l'éclaircissement de cette même fourbe qui les séparait.»
La variation qu'apporta ‘’La galerie du palais’’ par rapport à ‘’Mélite’’ tenait au fait que ce n'est pas une fourbe qui sépare les amants. Subtilité des complications amoureuses, émois du cœur, délicatesse de l'expression, c’est sans doute la plus jolie des quatre comédies qui précèdent ‘’La Place royale’’. Elle possède en outre une importance historique considérable, comme l'indique son titre : Corneille, soucieux de mettre les jeux amoureux de la pastorale à l'épreuve de la vie urbaine, et donc de se détacher et du cadre et du langage conventionnels du genre pastoral, a voulu souligner le caractère «réaliste» de cette nouvelle forme de comédie qu'il était en train d'inventer. Il alla donc plus loin que dans ‘’Mélite’’ et ‘’La veuve’’, où cette quête de réalisme n'était sensible que dans le style de la conversation et dans le vocabulaire, en enracinant sa comédie dans Paris. Ainsi l'action ne se déroule plus dans un carrefour abstrait : l'essentiel est situé précisément dans le quartier du Marais, et plusieurs scènes se déroulent dans la galerie du Palais de justice, qui abritait toutes sortes de boutiques ; d'où l'apparition d'un libraire, d'un mercier et d'une lingère devant leurs étals, qui conversent avec les héros.
La pièce fut créée durant la saison théâtrale 1632-1633. Ce fut, des premières comédies de Corneille, celle qui eut le plus de succès.

Après une longue période d'oubli, qu'elle a partagé avec les autres comédies de Corneille, elle a retrouvé à la fin du XXe siècle des lecteurs et des spectateurs, émerveillés de découvrir un autre Corneille, non seulement inventeur d'une forme spécifiquement française de comédie, mais aussi styliste tout en simplicité et en délicatesse. 

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