lunes, 29 de febrero de 2016

L´illusion comique

L’illusion comique est une comédie de Corneille qui a été rédigée au début de sa carrière. Cette pièce est à la rencontre de plusieurs genres théâtraux puisque Corneille l’annonce lui-même dans le prologue : « Le premier acte n’est qu’un prologue, les trois suivants font une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie, et tout cela cousu ensemble fait une comédie ». En réalité, cette pièce relève plus de la tragi-comédie et elle pose la question fondamentale du théâtre : le théâtre est-il illusion ?

                                                            Résumé

Primant est très inquiet car il n'a aucune nouvelles de son fils Clindor depuis plus de 10 ans. Son ami Dorante lui conseille d'aller consulter Alcandre, un grand magicien. Ce dernier, dans sa grotte, va lui retracer tous les périples de son fils en ouvrant un immense rideau qui donne accès à une scène.
Primant découvre alors que Clindor, qui a fui depuis longtemps la sévérité de son père, est le suivant d'un capitan, fanfaron et lâche, amoureux d'Isabelle. Ce que le capitan Matamore ignore, c'est que Clindor et Isabelle sont amants. Priment est spectateur des aventures amoureuses de son fils qui font de celui-ci un meurtrier puis un condamné à mort emprisonné, jusqu'à ce que Isabelle et sa suivante Lise le sortent de sa cellule avec la complicité du geôlier.
Alcandre lui montre alors la vie actuelle de son fils devenu grand seigneur et qui trompe sa femme avec l'épouse du roi. Mais leur amour coupable est découvert et le mari jaloux fait poignarder Clindor.
Primant, au bord du désespoir, découvre alors que tous ces personnages se relèvent et partagent l'argent gagné pendant la représentation. En fait, Clindor est comédien et a joué devant son père une tragédie. Tout heureux, Pridamant s'appête à "voler" vers Paris pour y retrouver son fils.




Pour analyser l'oeuvre complète, visite le site ....http://www.bacdefrancais.net/illusion.php

Horace



Présentée pour la première fois en 1640 au théâtre du Marais, Horace est la deuxième tragédie de Corneille.
Résumé : Horace de Corneille (1640)
Au moment où commence la tragédie, nous sommes introduits dans la famille d’Horace, vieux chevalier romain, père de trois fils, dont l’un a épousé Sabine, sœur de Curiace, patricien d’Albe. Un nouveau mariage doit rapprocher encore les familles romaine et albaine : Curiace est fiancé à Camille, fille du vieil Horace. Mais Albe et Rome sont en guerre, et cet événement retarde l’union projetée. Cependant Curiace vient annoncer à sa fiancée que les chefs d’Albe et de Rome, sur le point de livrer une bataille qui devait être décisive, ayant horreur du sang qui allait être versé, ont résolu de finir cette guerre par un combat de trois contre trois. Camille reçoit avec transport une si heureuse nouvelle. Les trois Horaces sont choisis par Rome pour défendre ses destins. Curiace félicite l’aîné des trois de cet honneur, en se plaignant néanmoins de ce qu’il faut que ses beaux-frères périssent, ou qu’Albe, sa patrie, devienne sujette de Rome. Presque au même instant on lui vient annoncer qu’Albe l’a choisi, lui Curiace, avec deux de ses frères, pour être ses combattants. Sa douleur est au comble. Sabine et Camille se montrent aussi plus alarmées que jamais. Horace et Curiace s’arrachent d’auprès d’elles et partent pour le combat.
Les deux armées, en les voyant paraître, s’émeuvent à l’idée que des personnes si proches vont combattre ensemble, et un sacrifice est fait pour consulter la volonté des dieux. L’espérance renaît dans le cœur de Sabine, tandis que Camille n’augure rien de bon. En effet, le vieil Horace vient leur apprendre que les combattants sont aux mains. Peu d’instants après, la nouvelle se répand que deux Horaces sont tués, que le troisième est en fuite, et que les trois Curiaces sont demeurés maîtres du champ de bataille. Camille pleure ses deux frères, mais ressent une secrète joie de la victoire de son amant. Sabine, qui ne perd ni ses frères ni son mari, apprend cette nouvelle avec un esprit plus calme. Mais l’épouvante la saisit aussi quand elle entend les menaces que le père des Horaces profère contre son fils : ce vieillard, uniquement touché des intérêts de Rome qui va devenir sujette d’Albe, jure qu’avant la fin du jour il aura lavé dans le sang de son fils la honte des Romains.
Sur ces entrefaites, un envoyé de Tulle, roi de Rome, vient annoncer au vieil Horace la victoire de son fils, dont la fuite n’était qu’un stratagème pour vaincre les trois Curiaces, qu’il a exterminés l’un après l’autre. À peine cette dernière victoire est-elle connue, que le vainqueur arrive avec les trophées de sa triple victoire. Camille, qui ne voit dans le triomphe de son frère que la perte de son fiancé, tombe dans une affreuse douleur, éclate en cris d’indignation contre Rome et maudit la victoire d’Horace. Ce dernier entre en fureur contre celle qui ose pleurer le triomphe de sa patrie, et, oubliant que Camille est sa sœur, il tire son épée et la lui plonge dans le sein. Horace ne tarde pas à se repentir de ce meurtre : il en a honte et prie son père de l’en punir.
Cependant Valère, chevalier romain, amant de Camille, vient demander au roi Tulle justice du crime dont Horace s’est rendu coupable. Le roi, après avoir entendu l’accusation, ordonne au coupable de se défendre. Horace répond que toute défense est inutile, que son crime est avéré, et qu’il est prêt à mourir. Alors le vieil Horace plaide la cause de son fils d’une manière si éloquente que le roi Tulle pardonne au vainqueur des Curiaces, en déclarant que les lois doivent se taire devant l’immense service que ce généreux Romain vient de rendre à la patrie.


Livre en PDF ...http://www.theatre-classique.fr/pages/pdf/CORNEILLEP_HORACE.pdf

Suréna ou les amants sacrifiés



La princesse Eurydice, fille du roi d'Arménie, doit épouser demain le prince Pacorus, fils du roi d'Orode, roi des Parthes. Ce mariage est le fruit d'un traité mettant fin à la guerre avec les Romains -qui ont pour une fois subi une défaite- et scelle l'amitié des deux rois. La princesse Eurydice se prépare sans joie à ce mariage car elle aime secrètement Suréna, un lieutenant du roi Orode, qu'elle a connu lors d'une ambassade avant la guerre et le traité. Cet amour est réciproque bien qu'interdit car Suréna n'est pas de sang royal.

 Le prince Pacorus aime Eurydice et veut en être aimé. Il le dit à Suréna, qui est son ami et son confident. Il craint qu'Eurydice ne réponde pas à son amour. Pacorus était autrefois fiancé à Palmis, soeur de Suréna. Palmis l'aime toujours. Elle est devenue l'amie d'Eurydice et connaît son secret. Le roi d'Orode enfin est jaloux de la gloire de Suréna -il a gagné la guerre contre les Romains- qui lui a permis de retrouver le pouvoir. Suréna (qui n'est pas de sang royal) est plus valeureux que son roi. Le roi en souffre et craint de devoir tuer Suréna s'il ne consent à épouser sa fille. Ce mariage -pense-t-il- le lierait fortement à sa dynastie et diminuerait les possibilités de rébellion. Mais Eurydice est jalouse et interdit à Suréna d'épouser la fille du roi. Suréna obéit à Eurydice. Il choisit d'obéir à son amour plutôt qu'à l'ordre royal.




Il fait d'une femme son maître secret et se condamne à mort. La machine tragique est lancée. Brigitte Jaques-Wajeman *Suréna (extrait) « Mon vrai crime est ma gloire, et non pas mon amour : Je l'ai dit, avec elle il croîtra chaque jour  Plus je les servirai, plus je serai coupable  Et s'ils veulent ma mort, elle est inévitable. Chaque instant que l'hymen pourrait la reculer Ne les attacherait qu'à mieux dissimuler  Qu'à rendre, sous l'appas d'une amitié tranquille, L'attentat plus secret, plus noir et plus facile. Ainsi dans ce grand noeud chercher ma sûreté, C'est inutilement faire une lâcheté, Souiller en vain mon nom, et vouloir qu'on m'impute D'avoir enseveli ma gloire sous ma chute.

 » Suréna ou le deuil du bonheur* Le bonheur est une idée neuve dans l'oeuvre de Corneille, une idée révolutionnaire pour les temps futurs, pour le siècle à venir. Un programme pour le siècle à venir. Et voilà qu'il l'avance comme le prix sans prix de la vie, la cause dernière de toute vie, pour la première et dernière fois dans Suréna, sa dernière pièce. Sommé de songer à la postérité, Suréna s'écrie et cela a valeur de manifeste dans ce monde : Et le moindre moment d'un bonheur souhaité Vaut mieux qu'une si froide et vaine éternité Mais Suréna est une tragédie, car si Corneille plaide pour la cause du bonheur, c'est pour mieux faire apercevoir que rien dans les habitudes subjectives de son temps, rien dans l'ordre politique ne prépare au bonheur. 

Tout prépare au contraire au sacrifice, sacrifice de soi pour le bien général, sacrifice du bien général pour le pouvoir, sacrifice de tout désir naturel à la gloire, à « la vaine éternité ». Il y a parmi les sujets de son siècle, de sa fin de siècle, une grande accoutumance à la douleur, une immense habitude de la tragédie. Je veux qu'un noir chagrin à pas lents me consume Qu'il me fasse à longs traits goûter son amertume, Je veux, sans que la mort ose me secourir, Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir. Dans Suréna, personne ne sait comment obtenir sa part de bonheur, alors que tous le désirent ardemment, en revanche tous connaissent parfaitement les rouages tragiques du sacrifice. Aussi vont-ils sacrifier le bonheur au bonheur, vont-ils construire un tombeau pour le bonheur. Pour préserver le droit au bonheur, ils vont sacrifier la vie et la liberté et grâce à eux, pour la première et dernière fois dans l'oeuvre de Corneille, le bonheur deviendra la cause ultime, impossible, de l'héroïsme. Brigitte Jaques-Wajeman Représentée en fin d'année 1674 Suréna est un échec (qui suit celui de la comédie héroïque Pulchérie en 1672).

 Alors Corneille met fin à son activité d'auteur dramatique et se consacre à l'édition complète de son théâtre (1682). Il vit pauvrement quand ses pièces les plus célèbres sont régulièrement jouées à Versailles, devant Louis XIV. En 1683 il vend sa maison de Rouen. Boileau, qui fut un de ses illustres critiques, demande au Roi de lui verser sa propre pension. Louis XIV fait alors remettre à Corneille, par l'intermédiaire de La Chapelle, parent de Boileau, la somme de 200 Louis. Pierre Corneille meurt, dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 1684, dans sa maison rue d'Argenteuil à Paris. Avec: : Bertrand Suarez-Pazos (Suréna), Marie-Armelle Deguy (Eurydice), Laurent Charpentier (Pacorus), Jean-Baptiste Malartre (Orode), Anne Consigny (Palmys),François Regnault (Sillace), Léila Férault

Mélite




 


Avec cette comédie en cinq actes Pierre Corneille a tout simplement révolutionné la manière d’écrire des pièces de théâtres. Dans son propre examen de Mélite ou Les Fausses Lettres il écria : On n’avait jamais vu jusque là que la comédie fit rire sans personnages ridicules, tels que les valets bouffons, les parasites, les capitaines, les docteurs, etc..
L’acteur principal de cette pièce de théâtre sont de fausses lettres qui tourmentent les amoureux. La scène se passe à Paris.
Éraste est amoureux de la belle Mélite. Quand Éraste présente Mélite à son ami Tircis, Mélite tombe amoureuse de Tircis. Ce qui rend Éraste jaloux. Il décide alors de falsifier des lettres d’amour et de les envoyer au nom de Mélite à Philandre, accordé à Cloris, sœur de Tircis.
Philandre fini par tomber dans le piège d’Éraste et quitte Cloris pour Mélite. Il montre ces lettres à Tircis qui, désespéré, se retire chez Lisis. Celui-ci raconte à Mélite que Tircis est mort. A cette nouvelle Mélite s’évanouit, en témoignant par là son affection ; Lisis la désabuse. Puis il fait revenir Tircis qui l’épouse.
Cependant Cliton, un voisin, ayant vu Mélite évanouie, la croit morte. Il apporte la mauvaise nouvelle à Éraste et lui raconte également la mort de Tircis. Éraste, saisi de remords, devient fou.
C’est la Nourrice de Mélite qui lui apprend qu’elle et Tircis sont vivants. Éraste demanda pardon de sa fourberie à Mélite et Tircis. Il obtient de ces deux amants Cloris, qui ne voulait plus de Philandre après sa légèreté, est se mariera avec elle.
Les noms des personnages n'étant plus très répandus de nos jours, la description suivante peut aider à la compréhension des différents personnages :

ÉRASTE, amoureux de Mélite.
TIRCIS, ami, et rival, d’Éraste.
PHILANDRE, amant de Cloris.
MÉLITE, maîtresse d’Éraste et de Tircis.
CLORIS, sœur de Tircis.
LISIS, ami de Tircis.
CLITON, voisin de Mélite.
La NOURRICE de Mélite.