lunes, 25 de abril de 2016

Surena


Dernière tragédie de Corneille (1606-1684), Suréna (1674) ne connut pas le succès à son époque : on ne voulut pas l'entendre et l'on croyait l'auteur trop vieux et dépassé. Pourtant, cette tragédie, longtemps oubliée, passe depuis peu pour un chef-d'œuvre.

1.  Le conflit de l'amour et du pouvoir
La pièce commence à la veille du mariage d'Eurydice et de Pacorus. L'action se déroule dans le palais d'Orode, à Séleucie. Cette fois, les Romains sont du mauvais côté : leur république menace le royaume des Parthes, qui résiste grâce aux victoires remportées par Suréna, général valeureux, fidèle au roi Orode. De son côté, le roi des Parthes a vaincu l'Arménie voisine et a obtenu que son fils Pacorus, prince héritier, épouse Eurydice, la princesse d'Arménie, afin de lier les deux pays dans une résistance antiromaine. Or Eurydice aime Suréna et craint qu'Orode ne veuille marier Suréna à sa fille Mandane, qu'on attend. La sœur de Suréna, Palmis, convient de leur amour réciproque.

 Elle révèle aussi qu'elle aime Pacorus et qu'elle en était aimée jusqu'à ce qu'Eurydice vienne à Séleucie. Suréna, désespéré, veut mourir. Eurydice, qui ne peut lui survivre, lui demande d'épouser la femme qu'elle lui choisira, de vivre dans le chagrin, mais de ne pas attenter à ses jours. Pacorus, inquiet de la froideur d'Eurydice, apprend qu'elle aime ailleurs, mais ne peut savoir qui. Il interroge Palmis en feignant de l'aimer encore, en lui promettant de l'épouser si elle lui révèle le nom de l'amant d'Eurydice : nouvel échec. Orode analyse la situation amoureuse sous l'angle politique et, convaincu par son « mauvais conseiller » Sillace, craint que Suréna refuse sa fille et mette en danger son propre pouvoir : Suréna est trop aimé de ses sujets, trop héroïque et trop glorieux. Il faut donc que le général meure, ou qu'il devienne son gendre.

 Suréna, en effet, refuse Mandane sous le prétexte qu'une fille de roi doit épouser un roi. Tout en révélant à Orode qu'Eurydice « aime ailleurs », sans dire qui, il propos […]


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